Dpni positif t21

[Carmar27]

Merci les filles,
La journée fatidique approche et j’ai peur tellement peur de ce que je vais vivre et de dire adieu à mon bébé. Tellement peur du côté médical, du fait d’accoucher n’ayant jamais eu la joie d’etre Maman. J’ai,peur de la durée de cette épreuve du côté ultra médical, des douleurs... de ne pas supporter d’être branchée d epartout même si je sais que mon conjoint sera là.
Aujourd’hui je retourne à l’hopital Pour tous les rdc avant jeudi et prendre les premiers médicaments. Je reste sur notre décision bien sur mais c’est si dure. Comment avalez vous vécu cette journée? Comment cela s’est il passé même si j’ia Déjà lu des centaines de récit d’img... comment avez vous géré l’angoisse et le stress?
Merci de vos soutiens

[Natange]

Le jour de l'img, le trajet jusqu'à l'hopital était très silencieux. J'avais une boule au ventre, beaucoup de stress. Mais une fois arrivée sur place, les choses se sont enchaînées rapidement. Dès que j'ai été installée, on m'a placé la péridurale. Quand l'anesthésie a fait effet, la gynéco est venue me placer les laminaires dans le vagins. J'ai aussi eu, directement, un cathéter placé dans la main. Il y a donc eu beaucoup de mouvements autour de moi au début de la journée. Lorsque tout était en place, nous avons enfin eu un peu de calme. J'en ai profité pour lire le roman que j'avais emmené avec moi. Mon compagnon était présent. J'avais régulièrement des proches qui prenaient de mes nouvelles. La SF du matin était plutôt froide et assez bizarre. Elle est venue chercher ce que nous avions préparé pour notre fils (le doudou, le foulard pour l'envelopper et le kit de moulage pour les empreintes). Elle m'a bien dit que je ne pouvais rien boire. J'avais juste droit de tremper mes lèvres, de temps en temps, dans un verre d'eau. A 14h00, il y a eu le changement d'équipe et la nouvelle SF a été beaucoup plus sympa. Elle m'a fait un bien fou. Elle m'a offert un thé en me disant qu'elle savait bien qu'on nous demandait de ne pas boire mais qu'elle savait aussi que c'était pénible d'avoir si soif. Je n'en revenais pas. Je l'ai savouré avec délice. C'est devenu ma madeleine de Proust. Vers 15h00, on m'a donné des médicaments pour faire avancer le travail. La SF est revenue voir si elle avait bien tout ce que nous avions préparé pour notre fils et savoir si nous voulions le voir. Je n'avais aucun doute mais mon compagnon hésitait toujours. Vers 16h00, j'ai commencé à avoir de très légères douleurs dans le dos alors que ma pompe venait de me réinjecter une dose d'anesthésiant. 20 minutes après, j'avais l'impression de sentir quelque chose descendre dans mon ventre. J'ai alors appelé la SF qui m'a examinée. Elle faisait des "ohhhh" et des "ahhh" assez comiques. Elle m'a annoncé que le col était ouvert et que mon bébé était en train de descendre. Elle s'est retournée pour prendre quelque chose et là, j'ai senti quelque chose qui sortait. Elle m'a expliqué que c'était la poche des eaux qui avait été rompue. Elle a placé un "champ opératoire" sur mes jambes. Elle m'a demandé de pousser un peu et ce qui a suivi était très clair pour moi... J'ai senti mon fils sortir. C'est une sensation que je n'oublierai jamais. Je n'avais pas senti ça pour mon fils aîné. C'est un moment magique, même s'il était rempli de tristesse. Elle m'a dit "Madame, c'est votre bébé qui vient de sortir. Il est magnifique". Elle l'a enveloppé dans une petit couverture et l'a confié à la jeune stagiaire qui l'accompagnait. Elle m'a dit qu'elle allait faire sortir le placenta. C'est le moment que je redoutais le plus. Mais ça s'est très bien passé. Elle a juste du appuyer légèrement sur mon ventre et tout est sorti d'un coup. Elle a ensuite quitté la chambre en disant qu'elle allait peser, mesurer et préparer notre enfant. Elle a redit au papa qu'il était vraiment beau. Quelques minutes plus tard, elle a frappé à la porte et à demandé à mon compagnon s'il voulait rester. Il a accepté. Elle m'a alors présenté mon fils, emballé dans son foulard. Mon compagnon m'a dit plus tard qu'on aurait dit qu'elle nous offrait un cadeau. Elle nous a invités à le découvrir pour bien le voir et passer un moment avec lui. Elle a quitté la chambre et nous avons passé un tendre moment avec notre bébé. Nous avons fait des photos. Nous l'avons câliné, embrassé et dit que nous l'aimions. Il était si beau. Il ressemblait déjà bien à son grand frère. Quand nous avons estimé qu'il était temps de nous séparer, nous avons appelé la SF. C'est la jeune stagiaire qui est venu chercher notre fils. Ce moment était déchirant. Je lui disait au revoir pour la dernière fois car je savais que je ne voulais plus le voir les jours suivants. Je voulais garder l belle image que j'avais de lui.
J'ai quitté l'hopital le lendemain. Ce fut un moment difficile car j'y laissais mon enfant. Seule consolation, il était accompagné de son doudou. Nous avons choisi de nous occuper nous-mêmes de son corps. Nous l'avons inhumer dans le caveau familial. Le savoir au cimetière tout près de nous était essentiel pour moi.

Ce petit bonhomme me manque beaucoup mais il m'a apporté une force incroyable et beaucoup d'amour. Il m'a permis de profiter un peu plus des petits bonheurs de la vie.

[Anne2017]

En ce qui nous concerne, nous sommes partis à l'hôpital tous les deux, dans le silence. Les seuls mots sur nous avons échangés étaient lourds... Mon mari m'a dit "tu as peur?" je lui ai répondu que oui, et il m'a répondu "moi aussi". Curieusement, cela m'a un peu fait de bien, de savoir que nous étions deux à avoir peur.

Arrivés à l'hôpital, nous avons êtes installés en chambre et une infirmière m'a posé un cathéter dans le poignet pour la perfusion du lendemain. Puis je suis descendu en salle de naissance, pour la pose des laminaires. Une des infirmières m'avait expliqué ce que c'était, et m'avait conseillé avec beaucoup de gentillesse de me détendre. Au début je n'ai plus pensé à son conseil, et cela a été très douloureux. J'ai également eu un gros coup de pression quand un masque de gaz hilarant a été posé sur mon nez, j'ai eu un flash de ces anesthésies lorsque j'étais enfant et qu'on posait ces masques sur moi, sans me demander mon avis. J'ai eu un mouvement de recul, et l'infirmière m'a demandé ce que j'avais. Je lui ai expliqué et elle m'a dit "voulez vous le mettre vous même?" ce que j'ai accepté.
Alors que cela durait depuis de longues minutes, et que honnêtement j'avais assez mal, l'interne en gynéco sort de dessous le drap. J'ai alors cru que c'était fini mais elle m'a dit "bon madame on va faire une pause, tenter de vous détendre". J'ai alors compris que malgré ma douleur, elle n'avait pas réussi à poser cela sur mon col bien solidement fermé. J'ai alors décidé de prendre une grande respiration dans ce masque et de faire le décompte des muscles de mon corps. Et j'ai réalisé à quel point j'étais crispée. J'ai fait un effort pour me détendre physiquement et lorsque l'interne est revenu, elle a pu posé les laminaires sans aucune douleur et en quelques minutes à peine.

Je suis alors retournée en chambre, et j'ai dormi. Mon mari était sur un lit d'appoint à côté de moi. J'ai eu des sueurs froides toute la nuit, un épisode de panique je pense, mais à part ça j'ai dormi.
Le lendemain nous devions descendre en salle de naissance à 9h, mais suite à de nombreuses arrivées d'accouchement aux urgences, l'équipe nous a expliqué qu'ils voulaient pouvoir nous prendre en charge correctement et donc attendre que cela se calme avant de descendre.

Nous avons regardé la tv et lu toute la journée, en ne pensant à rien.

A 17h nous sommes descendu en salle de naissance, pour la pose de la péridurale. Cela ne s'est pas bien passé, l'anesthésiste s'est comporté de façon détestable et avec le stress, je me suis évanouie. Mais finalement cela a été posé et ensuite à 19h les comprimés ont été posés sur le col. La péridurale était très fortement dosée (j'ai eu une dose avec la première péridurale, mais suite à mon évanouissement, l'aiguille avait bougé et l'anesthésiste a repiqué donc j'ai eu deux doses. Je n'arrivait plus à soutenir le poid d'une de mes jambes tellement la péridurale était forte). Je n'ai donc absolument pas souffert.

A 23h une seconde dose de comprimés a été posés. Et un peu après minuit, j'ai perdu les eaux et mon fils est sorti très vite. Je n'ai eu aucune douleur.

Ensuite la sage femme l'a emmené dans une salle attenante. Et elle est revenue comme convenu pour me le décrire et elle a dit "il est magnifique". Ensuite elle s'est reprise et l'a décrit un peu plus en détail mais cette phrase m'est restée. J'ai alors su que je ne pouvais pas le laisser partir sans lui dire au revoir, alors qu'avant cet instant je ne savais pas. Mon mari est sorti après avoir vu le bébé, il m'a laissé seul avec lui et j'ai dis au revoir à mon enfant. J'ai un souvenir très tendre et fort de ce moment, un des plus beaux moments de ma vie, aussi fou que cela puisse paraître.

J'ai ensuite rendu mon bébé à la sage-femme, et mon mari est revenu. Ensuite on m'a fait une écho pour être sûre que tout le placenta était sorti et je suis restée en repos en salle de naissance sous surveillance. J'ai somnolé, puis j'ai été remontée dans ma chambre vers 3 ou 4 heure du matin. Les infirmières nous ont servis une collation, et puis j'ai dormi, très paisiblement. Je pense qu'il y avait le soulagement que cela soit passé, et bien passé. Le contrecoup de l'angoisse.

Le lendemain a été plus dur. Plus la journée avançait, plus les larmes montaient. Mais j'ai insisté pour sortir, l'équipe voulait me garder une nuit de plus.

Un moment très dur a été la sortie de l'hôpital, de réaliser que je partais en laissant mon bébé. Sur le parking cela a été d'une grande violence, ce sentiment de solitude. Mais c'était passé, la peur était passée, ne restait plus que la peine.

Bon courage pour ces moments. J'espère que tout de passera bien et que tu auras un bel accouchement, malgré son issue.

[Carmar27]

Merci les filles pour vos récits.
Pour ma part je dois arriver pour 8h30 à l’hopital. Ils doivent me poser une perf et mettre des comprimés ou bien me les donner. Mais ils n’ont pas parlé de pose de laminaires. Ils m’ont dit que je resterai en chambre tant que je n’avais pas la péridurale mais que je pourrais avoir des injections d’antidouleurs si nécessaire. Par contre si pose de péridurale il faut rester en salle d’accouchement et comme ça peut être long... ensuite l’anesthésiste fera une légère sédation au moment de l’expulsion et de la délivrance du placenta et je resterai encore deux heures en salle. Ca me paraît interminable. Après si cela se passe jeudi je reste à l’hopital La nuit et le lendemain on pourra sortir. On a parlé aussi de ce que l’on souhaite pour le bébé. La sage femme a dit qu’il prenait des empreintes et des photos. Je ramènerai mon appareil pour qu’ils en prennent avec car pour l’instant je ne sais si je veux le voir ou pas. On a aussi parlé du corps et on choisira la solution intermédiaire avec une déclaration à faire en mairie et une inscription dans le livret de famille si un jour on en a un une incinération seul et une dispersion des cendres dans le jardin des anges. On a préparé des petites choses pour lui : on lui donnera le doudou tricoté par ma mère, des petits chaussons tricotés par ma belle mère et un tout petit nid d’ange qu’elle a tricoté exprès et une lettre qu’on lui a écrit. Hier c’était hyper dur de prendre les médicaments. Aujourd’hui c’est Ma dernière journée avec lui. C’est difficile de lui dire adieu...

[Cecile150915]

Prendre ces saletés de médicaments. Je crois que, les 2 fois, ça a été le pire moment pour moi. Je sanglotait avec les comprimés dans les mains. Je ne voulais pas les prendre.
La sage-femme qui m'a suivie pour ma grossesse m'avait dit que ça va généralement assez vite à ce stade parce que nos bébés sont vraiment tout petits. Et effectivement, Marie est arrivée en 2h et Raphaël en 3h.
Petits mais les plus beaux du monde. S'il y a bien une chose que je ne regrette pas c'est les moments passés avec Marie et Raphaël. Des moments plein de douceur et de jolis souvenirs, malgré les larmes. Je me souviens qu'au premier regard, j'ai vu que Marie ressemblait à son cousin et que Raphaël ressemblait aux photos de moi à la naissance que j'avais vu dans l'album de famille. Ce sont mes bébés ; je les ai tenu dans mes bras, je leur ai répété combien je les aimais ; ils ont existé, je suis leur maman et personne ne peut me l'enlever.
La maternité nous a fait des empreintes de leurs petits pieds et des bracelets de naissance. On a d'ailleurs fait des copies sur photos des empreintes pour les grands-parents et les parrains/marraines. On leur a donné leurs doudous, dont on a gardé de doublons et Raphaël était enveloppé dans un lange cousu par sa marraine.
Je t'envoie plein de courage. Je te souhaite d'avoir auprès de toi une équipe aussi attentive que celle qui m'a accompagnée.

[Mathilde2106]

Carmar, je te souhaite tout plein de courage pour demain. J'ai vécu ça le 04 Juin pour mon premier bébé
, ma petite Rose avait 26 SA et était atteinte d'une spina bifida. Comme les autres témoignages, le jour J à été un très beau moment (il faut le vivre pour le croire). Je n'ai absolument pas souffert physiquement et heureusement. Je n'ai pas souhaité prendre le médicament qui te shoote pour l'expulsion, tu peux aussi ne pas le prendre si tu n'en ressens pas le besoin. L'équipe de la maternité a été au top. J'ai posé les laminaires le soir à 20h, je suis rentrée en salle d'accouchement, pose peri a 10h le lendemain, le geste pour arrêter cœur du bébé a 12h avec les premiers cachets et au moment de prendre les 2nd cachets à 15h,jai senti que ce n'était pas la peine car elle était en train de sortir.. J'ai adoré aussi cette sensation, c'est particulièrement à ce moment que j'ai commencé à me sentir maman. Ils l'ont habillé, une photographe benevole est venue et ensiite nous avons passé un moment avec notre fille. Elle était très belle et tellement apaisée, c'était rassurant de voir qu'elle n'avait pas souffert. Le plus difficile était les jours suivants, où je me suis sentie (et encore aujourd'hui) terriblement vide avec un sentiment de culpabilité. Seul le temps pourra nous aider. Je te souhaite de tout mon cœur une belle rencontre malgré cette triste histoire, et bcp de courage pour les jours à venir.

[Carmar27]

Merci à vous les filles.
Voilà ça c’est Passé on est de retour chez nous. Pour moi ça a été le pire jour de ma vie de me perdre mon fils. Les équipes)es médicale sont été supers mais les conditions pas terribles.
On est arrivé à 9h du,matin mise en place des premiers comprimés et de la perf. 13 h à nouveau les 2nds comprimés et ***** en perf je commençais à avoir très mal déjà. Puis le ***** ne faisant pas grand chose on m’a mis un autre anti douleur mais les contractions étaient de plus en plus fortes et à 14h30 15h n'y pouvant Plus ils m’ont enfin descendu en salle d’accouchement. Pose de péridurale j’ai failli tomber dans les pommes, il a du s’y reprendre à deux fois mais après la mise en place bonheur j’avais plus mal. La sage femme a percé la poche des eaux et mon bébé est sorti après avoir du pousser plusieurs fois à 17h25. Après ils ont essayé de faire sortir le placenta mais rien à faire j’ai fini au,bloc opératoire pour une aspiration sous rachis. Puis salle de réveil et enfin retour en chambre vers 20h30. On n’a pas eu la force ni le courage de voir notre fils mais on est revenu avec ses empreintes, ses photos son bracelet dans des enveloppes. On les regardera quand on aura la force de le faire. La nuit a été trés compliquée car on venait dans ma chambre toutes les 2heures pour ma tension qui était très très basse alors avec mon conjoint on a quasiment pas dormi. Aujourd’hui cela a été toutes les signatures et les démarches. C’était encore très dur. On lui a donné le prénom d’aelig. Je suis bretonne et ça veut dire « petit ange ». Je trouvais que c’était le nom parfait pour lui. On ira faire sa déclaration dans la semaine à la mairie et après il sera incinéré seul avec le doudou, le nid d’ange, les chaussons et la lettre qu’on lui a laissés et ses cendres seront dispersées dans leur jardin du,souvenir. On pourra même faire rajouter son prénom sur la stèle si on en a envie.
Les douleurs réapparaissent maintenant je suis courbaturée de partout et je recommence à avoir mal au ventre. Mais c’est bien plus difficile de ne plus sentir mon fils; mais ça vous le savez très bien.
Merci de votre soutien à toutes, me voilà maintenant comme vous une mamange.

[Natange]

Tendres pensées à Aelig, joli prénom pour ton petit ange.

je suis désolée que cette journée ait été si difficile pour toi. Courage.