Bonsoir Alamus,alamus a écrit :Bonjour,clairette1001 a écrit :La situation, les circonstances, le choc de l'annonce font qu'on agit souvent dans l'urgence, on ne prend pas le temps de se poser, on se sent parfois pressé de prendre une décision. Certaines d'entre nous ont envie de profiter encore un peu de leur bébé, de sentir encore ses petits coups de pied, de lui parler, d'autres ressentent le besoin urgent de mettre un terme à la grossesse parce que c'est trop de douleur... On gère comme on peut, tu as géré comme tu as pu. Après, une fois que c'est fait, il est facile de se dire qu'on aurait dû faire ci ou ça... mais la situation était tellement pénible, douloureuse, qu'on fait bien ce qu'on peut. Parfois on se laisse porter, même si ça va trop vite, on n'ose pas dire "stop, j'ai besoin de temps"... on est perdu. Alors ne culpabilise pas. Ce qu'on a vécu est assez violent pour qu'en plus on se rajoute ce poids-là sur les épaules. Sans doute que tu aurais eu besoin de davantage de temps, pour digérer l'annonce, prendre le temps d'en parler avec ton mari, des professionnels, peser le pour et le contre, faire tes adieux à ton bébé, lui expliquer, le rassurer... Tu as peut-être le sentiment de ne pas avoir fait les choses comme il le fallait... tu as fait comme tu as pu et c'est déjà énorme.
Je suis contente que tu envisages d'aller au funerarium demain. Est-ce que quelqu'un va pouvoir t'accompagner? Si tu arrives à parler à ton bébé, à lui dire tout ce que tu as sur le coeur, je suis sûre que cela te fera du bien. Reviens nous donner des nouvelles si tu le souhaites, nous serons contentes de partager cela avec toi.
Bien à toi
Claire
Claire, tes mots me touchent beaucoup. Oui, nous avons fait comme nous avons pu.
On ne dort plus, ne mange plus. Ça va vite, c'est très angoissant. Et on doit prendre la décision la plus difficile de notre vie. Et une fois que c'est fait, oui, notre vision de la situation peut évoluer, parce qu'on commence à avoir du recul. Ce recul, dans l'urgence de la décision, nous ne l'avions pas.
C'est terrible ce que nous avons à traverser. Et je pense sincèrement qu'il n'y a que les mamans qui ont vécu la même épreuve pour comprendre toute la complexité du deuil.
Ma petite me manque. Je ne suis qu'une mère qui voulait la protéger de la souffrance. Je ne saurai jamais si j'ai eu raison ou tort. Car il y aurait eu souffrances, mais aussi joies. Et c'est le plus difficile à porter. Cette part de doute.
On a fait comme on a pu, comme tu le dit Claire.
On ne peut revenir en arrière. Il nous faut maintenant avoir une confiance inébranlable en l'avenir.
Alamus
Quelle est ton histoire?
Pour ma part, Sasha été diagnostiquée trisomique (21). Quand j'ai pris la décision de l'img je n'ai pensé qu'à elle. Mon mari, lui, a également pensé à nos autres enfants et au "poids" que pourrait représenter pour eux une petite soeur trisomique le jour où n'aurions plus été là. En tout cas, je sais que je n'aurais pas pu l'aimer plus. Je n'ai pensé qu'à elle, à son bien-être, et même si j'aurais voulu prendre davantage le temps de la réflexion, je sais que j'ai fait ce que j'ai pu dans une situation bien douloureuse. Comme toi, je ne saurai jamais si j'ai fait le bon choix... mais le bon choix existait-il? Je n'ai pas voulu parier sur le degré de handicap de Sasha, je n'ai pas voulu prendre ce risque. J'aurais eu du mal à vivre si ma petite fille était née en vie certes, mais gravement handicapée. C'était une possibilité et ce n'était pas envisageable pour nous donc nous avons fait ce choix d'amour, quoi qu'il nous en coûte aujourd'hui. Nous avons préservé nos petites filles de toute souffrance, moi je considère que c'était mon rôle de mère. Mais c'est un sentiment très personnel
![Clin d’œil ;-)](./images/smilies/icon_e_wink.gif)